Relikto a interviewé Paul Moulènes, nouveau directeur du Trianon
par Maryse Bunel - Octobre 2022
Paul Moulènes ouvre le Trianon Transatlantique aux « expressions musicales francophones »
De La Traverse au Trianon Transatlantique… Paul Moulènes occupe depuis le 10 octobre 2022 le poste de direction de la salle trentenaire à Sotteville-lès-Rouen. Il présente un projet artistique qui s’ouvre à de nouvelles esthétiques. « Le Trianon transatlantique est un lieu qui fait naître des artistes ». Paul Moulènes tient à cette place de découvreur de talents. « Il y aura une attention particulière à l’émergence. Ce n’est pas seulement un lieu de diffusion. Le Trianon poursuivra les résidences, sera en coproduction. Il est important de voir se construire et grandir un artiste, aussi d’être en lien avec lui à différentes étapes de sa carrière ». Cela passe par la réouverture des studios de répétition, un des maillons de la chaine.
Le nouveau directeur du Trianon transatlantique veut ainsi s’inscrire dans une histoire. Un certain nombre d’artistes ont fait leurs premiers pas dans cette salle. « C’est ce qui fait sa force ». Il n’en oublie pas « son image, son positionnement géographique, au cœur de la métropole, et artistique ». Paul Moulènes ouvre le champ de vision et d’écoute et préfère parler non pas de chansons mais des « expressions musicales francophones dans leur grande diversité. Nous sommes à un virage dans la chanson qui a déjà été bien amorcé. Il faut défendre un vrai travail d’écriture quelle que soit l’esthétique musicale. Le Trianon est une salle de musiques actuelles et pas seulement une salle dédiée à la chanson. Ce qui ne veut pas dire que la chanson n’aura plus sa place. Il faut ancrer le lieu dans son temps, dans toutes les cultures ».
Les chantiers
C’est tout ce qui a incité Paul Moulènes à proposer sa candidature après avoir passé quinze ans à La Traverse à Cléon, dont huit à la direction. « J’ai été davantage nourri à la chanson française et aux autres expressions francophones. J’ai grandi avec Renaud. Il m’a accompagné. J’ai écouté en boucle IAM et MC Solaar. J’ai surfé sur la vague reggae à la fin des années 1990. J’ai eu un coup de cœur pour Camille. J’ai toujours été intéressé par une forme de poésie chantée ».
Le directeur poursuit l’écriture du projet, affine les lignes, pense à une ou un artiste associé. « Cela nourrit et questionne ce que l’on fait, apporte du fond et enrichit ». Le Trianon « doit accueillir tous les publics avec des propositions pour tous et d’autres plus adaptées pour les plus jeunes ». Il sera aussi présent hors de ses murs à travers des collaborations avec des structures du territoire. « Ce sont beaucoup de chantiers ».